Février 2018 © Daniel VIDAL auteur : danielvidal9@hotmail.com

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  L’exploration des dysfonctionnements du mimétisme dans le contexte de la vie sociale des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées donnera des pistes pour comprendre les difficultés d’adaptation quelles pourront rencontrer en raison des troubles cognitifs et du comportement qui les affectes.
  Les modes d’accompagnements basées sur le conditionnement ne devront être qu’un palliatif pour résoudre certaines difficultés particulières et récurrentes qui pénaliseront socialement la personne traumatisée crânienne et/ou cérébrolésée.
  La personne traumatisée crânienne et/ou cérébrolésée pourra utiliser inconsciemment le mimétisme comme un moyen d’évitement, une échappatoire en calquant contextuellement son positionnement sur l’autre, alors
 que son entourage, ses proches ainsi que les professionnels qui en tentant une approche rééducative auront plus ou moins recours au conditionnement sans plus ou moins en prendre vraiment conscience.
  Le rôle joué par le mimétisme et le conditionnement dans la vie sociale des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées sera fondamental en premier lieu dans la relation sociale qu’elle nouera de son initiative ou que l’on nouera avec elle, mais aussi sur le positionnement existentiel qu’elle revendiquera ou qu’on lui attribuera subjectivement.

  Les relations sociales des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées seront orientées et influencées par la manière dont la personne cérébrolésée rétablit des contacts, des accointances, des attaches et reconstruit des liens, des rapports en fonction des nouvelles perceptions de son environnement, de ses capacités d’analyse et de synthèse pragmatique des situations, mais aussi celle dont les autres communiquent et se comportent à son égard.
  Le positionnement existentiel des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées sera orienté et influencé par la manière dont la personne traumatisée crânienne et/ou cérébrolésée imagine,  perçoit et envisage son avenir et se projette dans le futur en fonction de ses capacités de planification, de conceptualisation hypothétique cohérente, mais aussi celle dont les autres le conçoivent cet avenir hypothétique et hypothéqué et surtout la manière dont on considère la personne traumatisée crânienne et/ou cérébrolésée dans une projection existentielle subjective ou il arrivera qu’on lui fasse sentir ses limites de manière plus ou moins réductrice, voir infantilisante.


Le mimétisme est un mécanisme fondamental de l'apprentissage comportemental.

  Le mimétisme pourra plus ou moins consciemment être utilisé chez les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées comme un moyen de compensation de certaines difficultés d’adaptation dans leur vie sociale. Ce sera une adaptation relative, car cette forme de mimétisme s’effectuera le plus souvent plus ou moins par soumission ou évitement que dans un but précis et construit de cohérence et d’adaptation face à un évènement dont elle n’arrive pas à maîtriser les paramètres. Il semble que les mécanismes de compensation de la plasticité cérébrale des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées gèrent avec plus ou moins de cohérence les processus mimétiques, mais avant d’aller plus loin il convient de définir ce qu’est le mimétisme.
  Le dictionnaire Larousse définit le mimétisme  comme une reproduction machinale, inconsciente de gestes et d’attitudes des gens de l’entourage.
  Pour être complet dans la définition du mimétisme, il faut l’aborder sur le plan comportemental, psychologique et dans le cadre du fonctionnement des neurones miroirs (système de neurones miroirs).
  Il est communément admis que le mimétisme est un mécanisme fondamental de l'apprentissage comportemental et donc qu’il participe activement aux nouvelles acquisitions, mais aussi aux adaptations à de nouveaux contextes. Les troubles cognitifs pourront plus ou moins gravement affecter les capacités d’adaptation par mimétisme de la personne cérébrolésée.
  Les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées subissent des troubles sur le plan comportemental qui affecteront plus ou moins leurs capacités à gérer les mimétismes essentiels de l’adaptation circonstancielle et contextuelle. Il faut en outre envisager le mimétisme sur leplan psychologique
qui selon René Girard (professeur de littérature et anthropologue) est le mécanisme fondamental du comportement humain, dont dérive la totalité des éléments de culture, selon une logique implacable à plusieurs degrés ou c’est le désir de l’homme qui serait intégralement mimétique.
   Il faudra donc retenir la forte Incidence émotionnelle circonstancielle et contextuelle sur les capacités
  mimétiques.
  Pour être complet dans la définition du mimétisme, il faut aborder le fonctionnement de ce que l’on appelle les neurones miroirs dont Wikipédia donne la définition suivante : c’est une catégorie de neurones du cerveau qui présentent une activité aussi bien lorsqu'un individu (humain ou animal) exécute une action que lorsqu'il observe un autre individu (en particulier de son espèce) exécuter la même action, ou même lorsqu'il imagine une telle action, d'où le terme miroir. J’ajouterais que les chercheurs par précaution préféreraient l’utilisation de  « système miroir » ou « système de neurones miroirs ». Il semble admis qu’il existe dans les mécanismes cérébraux un système miroir à partir duquel se fonderait le mimétisme.
  Le mimétisme est donc fondamental dans toutes les composantes des actes conscients et subconscients qui permettent de s’adapter au fonctionnement des relations sociales.
  Le mimétisme est donc la manière intuitive dont on « calcule les autres » (j’aime cette expression grivoise qui reflète bien le sens de mon propos) avec pour conséquences pour les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées qui subissent des troubles cognitifs et du comportement, de plus ou moins grandes difficultés à appréhender de manière cohérente, à moduler pragmatiquement les nombreuses situations adaptatives de la relation sociale.

Avant d’examiner le mimétisme dans le cadre des troubles que subissent les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées,
il est indispensable d’aborder le conditionnement qui est un mode de compensation assez peu approprié
à la résilience induite par la plasticité cérébrale.


Le conditionnement n’est qu’un palliatif dans l’apprentissage comportemental.

  Le dictionnaire Larousse définit le conditionnement en psychologie comme une procédure par laquelle on établit un comportement nouveau chez un être vivant, en créant un ensemble plus ou moins systématique de réflexes conditionnels correspondant à des critères bien définis.
  Wikipédia définit le conditionnement comme une procédure d’apprentissage qui est au centre des théories béhavioristes. Ivan Pavlov, qui l'expérimenta avec un chien, le décrit comme une technique permettant à un stimulus neutre, d'induire une réponse réflexe qu'il n'induit pas naturellement. En psychologie, le conditionnement est la mise en place d'un comportement provoqué par un stimulus artificiel.
  Le conditionnement est utilisé de façon positive dans l'éducation, l'enseignement, et le traitement de certains troubles psychiques comme les phobies.
  Le conditionnement est utile pour préparer quelqu’un à un évènement, une opération, une épreuve, mais il y aura toujours une participation, une acceptation appropriative propre à chaque individu et cette appropriation conditionnée ne fonctionnera que plus ou moins bien quand on l’appliquera aux personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées.

  Le conditionnement n’est qu’un palliatif dans l’apprentissage ou la préparation à un évènement et pourra conduire dans l’excès de son utilisation  à la soumission par manipulation sur le plan intellectuel.
  Le conditionnement que l’on tentera d’appliquer dans certaines circonstances aux  personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées dans un but d’aide à la resocialisation cultivera le ressenti d’infériorisation qu’elles éprouvent fréquemment, car elles interpréteront mal ce type d’aide ou d’accompagnement.
  Le conditionnement aura une plus ou moins grande incidence sur des actions simples comportementales, mais jamais sur le plan intellectuel du raisonnement issu du mimétisme. L’apprentissage ou le réapprentissage ne se fixera pas dans le temps sans une réelle appropriation intellectuelle.


Le mimétisme et le conditionnement dans la vie sociale des personnes cérébrolésées.

  Avant d’aborder les rôles différents que jouent le mimétisme et le conditionnement dans les relations humaines, il est utile de rappeler que l’appropriation des évènements, des circonstances de la vie sociale par la personne traumatisée crânienne et/ou cérébrolésée est fondamental car l’appropriation est basée sur la connaissance et la compréhension intuitive consciente et subconsciente qui permettra à la plasticité cérébrale de jouer pleinement son rôle.

Suivez ce lien pour plus d’information sur la page appropriation qui s’affichera en pop-up.

  Le mimétisme est intuitivement consciemment et subconsciemment appropriatif alors que le conditionnement influence la conscience et le subconscient de manière plutôt mécanique et automatique.
  Le mimétisme à travers le système des neurones miroirs pourra plus ou moins en fonction de la gravité des séquelles cognitives stimuler l’appropriation chez les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées alors que le conditionnement la dupera, et pourra être un leurre qui polluera plus ou moins la capacité de résilience de la plasticité neuronale.
  Le mimétisme dans la relation sociale permettra l’adaptation par l’analyse et la synthèse appropriative des évènements circonstanciels qui surviennent, avec les corrections qui s’imposent dans le cadre appropriatif de la plasticité cérébrale alors que le conditionnement ne permet pas cette adaptation, car il est fondé sur la soumission plus ou moins inconditionnelle aux prérogatives de celui qui veut obtenir de l’autre un certain comportement.
  L’utilisation instinctuelle à bon escient du mimétisme organisera rationnellement le calage sur les autres, sur le contexte social et permettra de réguler les comportements adaptatifs et donc les inhibitions, mais les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées auront difficilement la faculté de contrôle émotionnel nécessaire au fonctionnement du mimétisme dans la relation.
  Le mimétisme est fondamentalement utile, voire indispensable à l’adaptation dans les mécanismes mentaux non spontané, non automatique des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées, mais hélas les troubles cognitifs pourront plus ou moins provoquer des dysfonctionnements dans les processus des neurones miroirs.
  La raideur ou le blocage du raisonnement activé par le doute à plus ou moins forte prégnance émotionnelle conduiront à des comportements plus ou moins irrationnels et apragmatiques, le conditionnement ne pourra en aucun cas résoudre les problèmes de socialisation appropriative, mais il pourra plus ou moins permettre une adaptation relative pour des actions simples.
  Le mimétisme ouvrira plus ou moins la voie de l’appropriation indispensable à l’adaptation circonstancielle alors que le conditionnement ouvrira plus ou moins une voie sans issue, mais pourra aussi être un mode de fonctionnement apaisant pour pallier à certaines difficultés du quotidien des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées.
  Les comportements acquis sous influences donc issu du conditionnement se pérennisent difficilement si la personne cérébrolésée ne se les approprie pas et ils ne seront donc qu’un palliatif pour résoudre certains comportements adaptatifs sociaux.
  Les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées.se retrouvent de fait mécaniquement autocentrées sur leurs difficultés ce qui les rend plus ou moins imperméables à l’adaptation aux autres et rend donc le mimétisme plus ou moins inopérant alors qu’il est indispensable à la relation sociale et aux fonctions exécutives cohérentes et pragmatique.
  Le décodage subconscient du système neuronal miroir sera plus ou moins perturbé chez les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées et il interférera négativement sur la
  stratégie d’appropriation dans les pensées analytiques et synthétiques ainsi que dans le déroulement des actions exécutives.
  Le manque de confiance en soi des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées entraîne un doute vis-à-vis des autres et incite donc plus ou moins à refuser de se conformer aux actions exécutives adaptatives.
  Les
 personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées conçoivent plus ou moins difficilement que le chemin passe par la confiance dans les autres et elles opteront inconsciemment la plupart du temps pour un repli sur elles même par défaut devant les obstacles et les difficultés et ce repli sur soi se traduira plus ou moins par le fait de ressasser en boucle un problème.
  Le mimétisme permet l’acceptation consensuelle des autres, de leurs opinions, de leurs comportements et de leurs raisonnements et donc par voie de conséquence une certaine cohérence dans les contacts et la communication sociale et familiale.
  Les attitudes des personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées qui dans de nombreuses situations
 entendent et conçoivent plus ou moins difficilement les opinions, les conseils, les méthodes et le fonctionnement des autres auront pour conséquences de les mener souvent dans l’impasse en raison d’un déficit de mimétisme appropriatif.
  La personne cérébrolésée pourra dans certaines situations d’abdication se caler épisodiquement par mimétisme, mais ce sera plus pour fuir par évitement que par réelle appropriation.
  Les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées développeront plus ou moins des comportements égocentrés, elles n’écouteront les autres que d’une oreille en ne prenant pas assez en compte leurs idées, leurs conseils et leurs opinions en ne sachant pas gérer l’aide utile et pragmatique qu’elles pourraient recevoir si leurs neurones miroirs n’étaient pas perturbés par des émotions contradictoires.
  Les neurones miroir agissent comme un sonar qui cherche à identifier et apporter une solution adaptative à une situation, à un événement, mais si la capacité interprétative est affectée les solutions seront difficile à trouver et face à un problème difficile à résoudre il arrive un moment où il faut trancher, prendre une décision adaptée et pragmatique, mais le plus souvent les personnes traumatisées crâniennes et cérébrolésées en situation émotionnelle forte seront plus ou moins incapables de s’adapter pragmatiquement et dans la cohérence.
  Les personnes traumatisées crâniennes pourront plus ou moins développer un comportement imperméable aux autres dans l’adversité dans le sens où elles se trouveront plus ou moins bloquées sur leurs positions, car le mimétisme qui permet l’adaptation sera pollué par des positionnements plus ou moins soutenables qui entraîneront des comportements extrême et peu rationnel de repli et/ou de soumission ou de contestation pouvant aller jusqu’à la révolte ou le repli sur soi.
  
  Essayer de raisonner et de conditionner une personne
  traumatisée crânienne et cérébrolésée en situation émotionnelle forte reviendra à tenter de résoudre le problème de la quadrature du cercle et le mimétisme des neurones miroir ne pourrait apporter de solution que dans une démarche d’accompagnement basé sur l’appropriation qui se révélera malgré tout extrêmement difficile à mettre en œuvre.


 

Vous pourrez lire la suite de cet article sur le mimétisme et le conditionnement prochainement.


 

 


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